BÉATRICE PONTACQ

Poursuivant son cycle estival d’expositions d’art contemporain organisées avec le soutien de l’association Escales, des artistes et Bordeaux, et après Leng Hong, « D’ici et d’ailleurs » en 2013, et Guillaume Toumanian, « Memento », en 2017, le Château d’Issan a accueilli l’exposition Béatrice Pontacq, « Si proche, si lointain ».

Le travail de Béatrice Pontacq pose la question du double, du doute, du trouble, de l’ici et de l’ailleurs, du proche et du lointain. Au trouble visuel s’ajoute le trouble de la contemplation, de ce que l’on croit voir, de ce que l’on ne voit pas et qui pourtant est ; de ce que l’on ne comprend pas tout à fait, de l’illusion, de l’invisible, de l’imprécision, du flou, de l’indéterminé, de l’impalpable, de l’impermanence. Les toiles de Béatrice Pontacq parlent évidemment d’espace, d’allers et retours. Entre présence et absence, ses oeuvres esquissent des lieux où la vacuité, la trace et l’effacement, tentent de révéler le tremblement du temps au travers d’un sentiment de perte et de fuite qui pointent notre temporalité. Les accidents formels et tangibles de la couleur et de la matière tiennent tout autant leur place dans ces paysages abstraits, ces cartographies, dans un rôle de balancier et d’équilibre qui rendent finalement cette quête mystique palpable, jouissive, et supplantée par une sérénité contemplative.


« Chez Béatrice Pontacq, nous sommes dans la théorie de la genèse des formes, dans laquelle l’espace de l’oeuvre est bien loin de tenir le simple rôle d’un contenant de figures reconnaissables (paysages, horizon, nuages), dans laquelle les fonds racontent moins une histoire qu’ils ne produisent le lieu et le temps d’un mystère. Chez Béatrice Pontacq, la représentation picturale n’est plus limitée aux fenêtres albertiennes et à leur point de vue narratif, c’est plutôt l’essence même de la peinture qui est ici mise en scène, soit une représentation qui échappe à l’ordre représentationnel, une oeuvre d’art qui ouvre un lieu autre : celui de la remontée vers l’origine. »
(Corinne Szabo, professeure d’histoire de l’art en classes préparatoires aux grandes écoles)

Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy / ENSACP, Béatrice Pontacq a fréquenté divers ateliers (Clouet – Paris, Georges Csato – Paris, L’ Atelier de Gravure – Blanquefort, atelier de Gravure du Musée d’ Aquitaine – Bordeaux) avant d’installer le sien à l’Annexe B, ateliers d’artistes de la Ville de Bordeaux, avec le soutien de MC2a. Béatrice Pontacq est membre du collectif d’artistes Groep.
Elle vit et travaille à Bordeaux.

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